Le Médium Saignant

octobre 22, 2012

Van Gogh, de près

Filed under: Arts visuels,Sorties culturelles — lemediumsaignant @ 8:01

Cet été du 25 mai au 3 septembre 2012, une exposition du peintre Vincent Van Gogh a attiré un grand nombre de visiteurs au musée des beaux-arts du Canda dans la capitale. L’exposition a présenté des œuvres réalisées lors des 4 dernières années de la vie de l’artiste, c’est-à-dire de 1886 à 1890. Van Gogh, à l’apogée de son talent, dans une maîtrise totale de son style, a peint des centaines voire des milliers de toiles dans cette période, parfois même jusqu’à 3 toiles par jour. Dans ses toiles, la prédominance de la nature lumineuse contraste avec son tempérament tourmenté, incertain et instable. Une luminosité flamboyante jaillit de sa peinture, une mouvance, une chaleur, un réconfort, une beauté époustouflante. Son exploration visuelle le pousse à mettre le premier plan en valeur et à étaler le second et le troisième de manière à donner une impression d’entrer dans la toile, dans le paysage. Son inspiration japonaise picturale le guide à se concentrer sur l’élément frontal, car l’art japonais fait rejaillir la beauté d’un simple élément dans les toiles. Van Gogh fait partie du courant néo-impressionniste, depuis qu’il s’est installé à Paris et qu’il eut l’influence de l’impressionnisme français. Le néo-impressionnisme est un courant artistique qui soutient une croyance selon laquelle la perception d’une couleur est changeante selon la couleur qui est directement à son côté. Quand deux couleurs complémentaires sont à proximité, par exemple le rouge et le vert (cercle chromatique), alors le rouge ressortira davantage grâce au vert qui est à côté de lui. Les couleurs prennent donc une grande importance dans ses toiles.

L’exposition

L’exposition est principalement divisée en sujets de tableaux ainsi que selon les années, entre 1886 et 1890. Un regard assez bref et précis de l’héritage artistique du peintre en comparaison à l’œuvre immense qu’il a réalisé au cours de sa vie, par exemple aucun de ses célèbres autoportraits ne sont exposés. La première partie contient principalement des natures mortes de fleurs peintes à Paris alors qu’il s’inspire fortement de l’impressionnisme. Le reste de l’exposition présente des changements saisonniers, des sous-bois, des gerbes de blé, des scènes de campagne. En 1888, il déménage en Provence où les paysages l’inspirent grandement. Les toiles qui en résultent sont denses, duveteuses, mouvementées, lumineuses, aériennes. De plus, la structure du paysage crée un contraste entre les éléments du premier plan et les vues du lointain. Ceci est dû à l’appréciation de l’art japonais qui choisissait souvent de mettre en valeur un élément de la toile picturale ainsi que pour son rapport intime avec la nature. Fait intéressant, l’audio guide coûte un montant supplémentaire mais vaut la peine pour bien compléter cette exposition unique. De plus, cet outil comprend des explications distinctes et interactives pour les enfants.

 

Influences

Trois sections sont consacrées à des œuvres qui ont influencés l’art de Van Gogh dans cette exposition. Une de celles-ci présente des estampes japonaises, car cet art fascine le peintre néerlandais et l’inspire grandement dans sa recherche visuelle. Il admire la capacité des Japonais a apprécié l’infinie beauté de l’essentiel ainsi que de détails anodins tels qu’un brin d’herbe. On retrouve des toiles de la moitié du 19e siècle dont 3 appartenaient à Vincent Van Gogh. Une autre section contient des photographies du 19e siècle, étant donné que cette nouvelle technologie vient d’émerger (1839), ce modem a d’inévitables répercussions sur la communauté artistique. Vincent Van Gogh a été en contact dans son milieu de travail de ce nouveau modem artistique, sans nécessairement que cela ait d’impact sur son art. Toutefois, on remarque les thèmes liés de la célébration de la nature ainsi que l’aspect intéressant du zoom dans les perceptions photographiques. Finalement, une autre section expose des tableaux européens des époques antérieures à Van Gogh qui mettait en valeur le plan rapproché et qui ont influencés ses recherches sur la vue de près. Cette section démontre que Van Gogh n’a pas inventé cette technique, mais qu’il l’admirait.

Vincent

L’évolution psychologique, sa famille, sa vie personnelle est subtilement exposée dans ses toiles et, par le fait même, dans cette exposition unique au musée des beaux arts d’Ottawa. Van Gogh nous peint la nature en tout intimité, il présente son sujet dans toute sa gloire, il croyait que cela était nécessaire à notre compréhension du monde, ou du moins nous aidait. Par exemple, dans la toile touffes d’herbes et papillons (1887-1888) il peint tous les brins d’herbes dans leurs moindres détails. La toile est vivante, lumineuse, dansante, il s’agit d’une célébration de la nature et de la beauté des choses qui sont trop souvent jugées insignifiantes. La chaleur de ses œuvres a un effet apaisant, elle nous permet de nous concentrer sur son sujet fondamental. Au printemps 1890, une crise de démence l’attaque, premier pas vers un trouble plus profond. Suite à cela, il s’installe à Auvers-sur-Oise où il peint la toile désormais célèbre pour son neveu, amandier en fleurs. Dans ses dernières peintures, il renonce à la cohérence et juxtapose des éléments proches et lointains, signe d’une tourmente qui l’habite. Par exemple, la Plaine à Auvers (1890) présente un ciel troublé, il écrit d’ailleurs à son frère Théo cet état du ciel et soutient que ses toiles disent ce qu’il ne sait dire en paroles. 

 

Par Noémie Laurendeau

Où tout a commencé…

Filed under: Divers,Mode — lemediumsaignant @ 7:48

Par Catherine Foisy

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Il y a de cela quelques semaines, mon samedi après-midi ressembla à un voyage dans le temps. En voiture (car je n’ai pas les moyens d’avoir une machine à remonter dans le temps), je me rendis au marché Finnegan, à Hudson dans les domaines de la ferme Aird…

Le marché dont il est question est en fait un genre de marché aux puces extérieur ouvert du premier samedi de mai au dernier samedi d’octobre. Les Aird ont ouvert le marché il y a plus de 25 ans, et l’ont nommé ainsi en l’honneur de Finnegan, le chien de ces derniers. À chaque saison estivale, le marché se voit grandir avec de nouveaux kiosques en conservant les plus anciens également. Il s’étale sur tout le champ ainsi que dans quelques granges sur le même terrain. Les articles qu’on y retrouve peuvent dater d’il y a 500 ans! Avis aux collectionneurs d’antiquité, c’est LA place où aller sans devoir dépenser une fortune.

À peine arrivée, mon cœur palpa en voyant tout ce qu’on peut y trouver, passant de l’antiquité à l’artisanat de nos jours. C’était une journée péniblement chaude (en d’autres mots, pas la journée idéale pour y aller) mais tout m’intéressait tellement que j’y restai, me promenant de kiosques en kiosques pendant plusieurs heures. TOUS ;  francophones, anglophones, gens d’ici ou d’ailleurs, vieillards comme jeunes adultes, artisans comme hommes d’affaires étaient présents afin d’offrir au public des pièces uniques, qui ne se retrouvent pas ailleurs. Plus j’avançais, plus j’avais l’impression de voir l’histoire québécoise défiler devant moi, tout me semblait si réel. Mon œil a tout de suite été attiré vers ces vieilles machines à coudre, ces articles de magazines mode des années 30 encadrés où on y parlait principalement de fourrure, ces vieilles maquilleuses, ces articles où les camés s’additionnaient, ces broches hallucinantes, tout pour faire rêver une adepte de la mode des années passées quoi!  Les genres étant confondus, tout le monde peut trouver chaussure à son pied. Beaucoup d’articles dans la joaillerie (allant même jusqu’à la fabrication de divers bijoux à l’aide d’articles de cuisines comme des fourchettes), plusieurs en lien avec la décoration, l’ameublement (antiquité non-touchée, retapée et imitée), les vêtements, les bouquins et j’en passe.

Bref, je recommande à tout le monde d’y faire son tour, en ne sachant pas avec quoi on peut repartir!

Rouge sur blanc

Filed under: Littérature — lemediumsaignant @ 7:23

Rouge sur blanc

C’était un froid avant midi printanier. Malgré la saison relativement avancée et l’expérience d’une canicule déjà faite, dame nature avait décidé de nous gracier de sa chaleur dans l’une de ses multiples sautes d’humeur et préféré nous donner une tempête de neige. Les vents déchainés soufflaient tant que le plus puissant des cris n’était qu’un murmure, et les souffles froids levaient les flocons pourtant grossiers, lourds et humides pour instantanément les transformer en lames de rasoir. Regarder devant soit était un exploit tant la poudrerie était dense.

 

C’était le temps parfait. Trahies par la pointe de leurs ailes, je les aperçu : de grandes oies blanches se protégeaient du froid mordant en se rapprochant en groupes de quelques centaines. Leurs caquètements inaudible à cause du vent, ces nobles oiseaux migrateurs auraient fait, le temps aillant été plus clément, un vacarme incroyable qui aurais retenti jusqu’aux berges du fleuve, pourtant loin de plusieurs kilomètres. Vraiment, le temps était parfait : si nous ne les entendions pas, elles non plus ne nous entendraient pas venir, et déjà dures à voir pour mon père et moi même, nous le serions encore d’avantages, cloitrés des couleurs des lieux.

 

Alors que l’approche me parût une éternité, prisonnier volontaire du sol, j’étais collé contre cette boue froide qui constituait le champ en plus des grandes taches de blanc. Centimètre par centimètre, je les approchai jusqu’à ce que je puisse voir leurs yeux. Tout ne fut alors que bruits et sang. Alors qu’un pincement me prenait au cœur, je tirais l’index, activant ce mécanisme développé sur des siècles capable de tuer en un coup tout ce trouvant dans son cône d’acier et de feu.

 

Le sang jaillit, les corps tombèrent.

 

Ces magnifiques oies blanches, nobles migrateurs, le plumage blanc pur taché de rouge, quittèrent l’existence vivante en une fraction de seconde. J’eu un court regret de mon acte, immédiatement suivi de la satisfaction et du plaisir que procurent une chair qui n’a pas souffert de l’industrie alimentaire et le sourire de mon père, me voyant pour la première fois descendre avec succès un gibier. La tradition continuera.

Par Guillaume Fraser

Sans Morphée

Filed under: Poésie — lemediumsaignant @ 7:20

Par Guillaume Fraser

Sans Morphée.

Au milieu de nulle part,

Étalé et l’esprit épart,

J’ai cru avoir mal,

Qu’elle avait levé son voile.

 

Celui dont je l’ai recouverte

Au fond de l’esprit.

Cette première fleurette,

À qui la racine j’ai flétri.

 

Sans la toucher jamais,

Car si esprit j’ai,

C’est en compagnie de Morphée

 

Qui rarement s’est montré.

Timide est cet esprit

Honteux ce corps qui crie.

La chasse

Filed under: Poésie — lemediumsaignant @ 7:19

Par Guillaume Fraser

Serai-je donc toujours seul

À porter ce deuil

Alors que je le noie

Dans le sang de mes proies?

 

Je suis un chasseur

Et je cause des heurts

À tous qui ne me fuient

Pour beaucoup il en fut ainsi.

 

Je deviens Thanatos

Et je les pénètre si bien

Que je me fais sentir jusqu’aux os.

 

Et comme il n’est rien

Qui ne se détériore,

La pierre finis par montrer l’or.

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